« Intelligence Artificielle et sagesse du cœur. »
Dans la continuité de ses messages des années précédentes et de son message du 1er janvier dernier (à retrouver sur le site du Vatican), le Pape François plaide pour « une communication pleinement humaine. »
Constatant que « l’évolution de l’ I.A. modifie radicalement l’information, la communication, et certains fondements de la cohabitation civile et entraîne une perplexité qui oscille entre enthousiasme et désorientation », il s’interroge : « comment rester pleinement humain et orienter dans le bon sens la mutation culturelle en cours ? »
Certes, notre époque est riche en technique, mais pauvre en humanité.
L’homme est hypnotisé par un délire de toute puissance, mais séparé de tout lien social.
Il se veut un sujet totalement autonome, et il oublie son statut de créature.
L’extension technique peut rendre la communication hostile, ou peut être un instrument de service.
Entre de mauvaises mains, l’I.A. peut élaborer des scénarios négatifs, alors qu’elle peut aider aussi à comprendre.
La réalité peut se retrouver dissoute dans une série de données statistiques et nier ainsi l’unicité de chaque personne, alors qu’elle peut aussi mettre en relation des expériences.
L’I.A. peut servir les intérêts du marché ou d’un pouvoir, alors que l’information exige le visage, le regard, la compassion et le partage.
Elle fait planer le spectre d’un nouvel esclavage, alors qu’elle pourrait aider à conquérir la liberté.
Elle peut conditionner la pensée de tous, alors que tous doivent participer à l’élaboration de la pensée.
L’homme devient nourriture des algorithmes ou il nourrit son cœur de sagesse ?
« Le défi qui se présente à nous est de faire un saut qualitatif pour être à la hauteur d’une société complexe, multitechnique, pluraliste, multireligieuse et multiculturelle, avec la sagesse qui est don de l’Esprit Saint et qui permet de voir les choses avec le regard de Dieu. »