Chers frères et sœurs,

     Lorsqu’au cours de la messe des cendres j’avais commenté la partie de l’Evangile de Saint Matthieu sur le jeûne je n’imaginais pas un instant que les circonstances que traverse notre planète nous imposeraient le jeûne des sacrements vécus en commun. Car c’est peut être ainsi qu’il faut vivre spirituellement cette privation : comme une invitation à un jeûne que nous propose le Seigneur pour nous interroger sur notre manière de pratiquer et de vivre les sacrements. Peut-être que cette privation nous aidera à prendre conscience d’un véritable manque alors que trop souvent nous vivions les sacrements, particulièrement l’eucharistie, avec une part de routine ou de simple habitude. Cela fait partie de notre nature humaine de ne pas faire attention, à ne pas profiter pleinement de ce que nous avons pour en prendre conscience seulement lorsque nous en sommes privés. Ceci est bien sûr vrai pour notre vie paroissiale mais finalement, au-delà pour tout ce qui fait notre quotidien habituel et auquel nous ne faisons pas attention. Dans « Le retour de Don Camillo », ce n’est pas un virus mais les inondations qui ont contraint les habitants à quitter leur maison, et c’est dans une église vide, les pieds dans l’eau que Don Camillo dans son prêche dominical  leur dit : « Tous ces maudits bruits qui nous agacent tant et qui vont tant nous manquer »

( https://www.facebook.com/lemondedesavengers/videos/1195028063897871/ ou

 http://lemondedesavengers.fr/hors-serie/cinema/don-camillo/le-retour-de-don-camillo)

     Oui, d’ici quelques jours nous entendrons les enfants et les jeunes avouer que l’école leur manque, les moins jeunes auront hâte de  retrouver dans de bonnes conditions leur métier, leurs collègues qui les énervent si souvent, et même…même… des paroissiens regretter de ne plus entendre les remarques désagréables de leur curé sur le fait d’arriver à l’heure, de faire silence avant la messe … enfin là…j’exagère peut-être un peu…. !

     Frères et sœurs, je ne peux pas vous dire quand nous aurons le plaisir de tous nous retrouver. En attendant, restons unis par la prière. Je dirai tous les jours, à votre intention, à celle des malades et des soignants, la messe au presbytère où j’ai aménagé un oratoire. Chaque jour je dirai le chapelet à 15h précédé jusqu’au 24 mars de la neuvaine à Notre Dame de Moulins. J’invite tous ceux qui le peuvent à en faire autant, ainsi, même si nous ne pouvons pas être ensemble physiquement nous le serons spirituellement.

Je vous invite à lire et à méditer la lettre de notre évêque Mgr Percerou « L’heure est à la charité » et également à suivre les messes, particulièrement le dimanche, proposées par la télévision ou sur internet.

     Chers frères et sœurs, prenons soins les uns des autres, je prie pour vous, priez pour moi.

     Fraternellement,

     Père Eric